Cerveau & Psycho . Juin 2024. 7.5 €.
« Comment gérer sa colère ». Ce grand dossier de 16 pages (particulièrement d’actualité !) comporte trois articles : 

• « Objectif : garder son calme ». Gérald Delelis* commence par une rappeler les mécanismes et manifestations de la colère avant de présenter deux « solutions » à éviter : ravaler sa colère (suppression émotionnelle*) et éviter les situations à risque (évitement*). Il propose d’apprendre à réguler ses émotions (prise de conscience et analyse des ressentis, anticipation, assertivité*, distraction émotionnelle, réévaluation, etc.) et de pratiquer la méditation et l’ « auto time out » (sortir respirer 5 minutes).
• « Exprimer ses besoins apaise la colère ». Et puisque l’on a évoqué l’assertivité* Frédéric Fanget* nous en donne le mode d’emploi pour affirmer votre personnalité tout en évitant l’agressivité : décrire précisément le problème, exprimer l’émotion, suggérer une solution positive et évoquer les conséquences bénéfiques pour soi. Il rappelle également qu’il faut en moyenne 36 heures pour que la réaction physiologique de colère redescende… Prenez votre temps avant de rediscuter !
• « Quand la rage libère ». Tout d’abord Heather Lench* précise que la colère ne conseille rien du tout ! Elle présente plusieurs études sur les éventuels effets bénéfiques de la colère (il y en a…), mais rappelle que les émotions ne sont pas « directionnelles » et que c’est à nous de donner aux émotions un rôle utile et de prendre le temps de vérifier nos objectifs immédiats et à long terme… Car si la colère peut être efficace à court terme, elle a souvent des conséquences négatives à long terme, notamment sur le plan relationnel. Alors brûler les engins de chantier et/ou manifester et/ou voter pour les écologistes et/ou adhérer à une association, etc. ?
• « Contre la douleur, l’anxiété et la déprime… des câlins ! » Une analyse de 200 études confirme le bénéfice des câlins répétés, y compris avec des objets ! Pensez aux « doudous » en pédiatrie … et gériatrie par exemple.
• « Malaise : quand le cœur dit stop au cerveau ». Inutile de connaître la théorie polyvagale* de Porges* pour constater l’implication du système nerveux parasympathique* dans les malaises vagaux… La nouveauté consiste dans la découverte des « neurones NPY2R » qui relient les ventricules cardiaques et l’ area postrema* du cerveau, activent le système nerveux parasympathique* et « éteignent » directement de nombreuses zones cérébrales (mais pas l’hypothalamus* qui pourrait jouer le rôle de « veilleuse cérébrale »).
• « Un « facteur p » à l’origine des maladies mentales ? » Cet article évoque le concept de facteur de psychopathologie générale*, selon lequel des troubles psychiatriques divers (dépression, schizophrénie* ; TOC*, maladie bipolaire, etc. ) sont génétiquement corrélés et dus à un « facteur général de vulnérabilité ». Les tenants de cette théorie préconisent de sortir des recherches directement orientées par la classification du DSM-5*.
• « L’étonnant pouvoir des électrochocs ». L’efficacité de ce traitement spectaculaire (maintenant pratiqué sous anesthésie générale) est connue depuis longtemps dans des indications précises (dépression sévère notamment), mais son mode d’action reste encore assez mystérieux (comme l’EMDR*…). En fait des études récentes suggèrent que la crise d’épilepsie déclenchée entrainerait une diminution du bruit de fond neuronal* et une augmentation des mécanismes d’inhibition, notamment dans le cortex frontal.
• « Foot : gare aux têtes ! » Si vous avez déjà pratiqué ce geste technique vous serez étonné.e que l’on se préoccupe aussi tardivement des conséquences de ces traumatismes crâniens à répétition… L’ article décrit les conséquences catastrophiques de la sous-estimation (volontaire ?) de ces risques et propose quelques solutions… D’autres sports encore plus à risque sont cités (boxe, rugby, hockey, football américain, etc.), mais beaucoup d’autres sont concernés (il manque notamment le plongeon). J’ai énormément pratiqué le sport dans ma vie, mais j’ai toujours pensé que globalement le sport de compétition était mauvais pour la santé (et particulièrement quand beaucoup d’agent est en jeu) et je ne comprends toujours pas comment on autorise encore un « sport » dont le but avoué est de mettre l’adversaire dans le coma : la boxe. Rassurez-vous les combats de MMA commencent à être légalisés dans de nombreux pays civilisés !
• « Apprenons-nous vraiment de nos erreurs ? » Encore une fois Yves-Alexandre Thalmann* met les pieds dans le plat et, sans contester les vertus d’un échec correctement analysé et partagé, s’insurge contre la tendance de certaines entreprises à « célébrer les erreurs ». En 1986 l’ analyse des causes de l’explosion de la navette spatiale Challenger a certainement fait progresser la recherche spatiale… mais un succès aurait préservé la vie des 7 astronautes !
• « Le rap des maths dope les apprentissages ». Jean-Philippe Lachaux* explique les avantages (et limites) de la vocalisation pour favoriser la mémorisation et faire vivre les apprentissages. Il préconise de faire découvrir à vos enfants (et leurs professeurs de mathématiques) le rappeur A’Rieka et son site <https://www.youtube.com/channel/UCm4qsJ5X0LEvK0IhCGpdpGQ/videos> Rapémathiques.